Les tambours guèlèdè constituent un élément central des pratiques culturelles et spirituelles du Bénin. Originaires de la région yoruba, ces instruments de musique jouent un rôle fondamental dans les cérémonies religieuses et les manifestations festives, incarnant à la fois une tradition ancestrale et un vecteur d'expression identitaire.
Origines et signification
Les origines du guèlèdè remontent à des temps immémoriaux, profondément ancrées dans les croyances animistes des populations yoruba. Le culte des ancêtres et des divinités féminines, pilier de cette tradition, trouve une expression sonore particulièrement riche dans le battement des tambours. Le guèlèdè est ainsi bien plus qu'une simple musique ; il s'agit d'un langage symbolique, un moyen de communiquer avec le monde spirituel et de solliciter l'intervention des forces cosmiques.
Les tambours guèlèdè ne sont pas choisis au hasard. Chaque instrument possède une signification propre et est associé à une divinité ou à un aspect de la nature. L'« ako ilu », le tambour mâle, est généralement associé à la terre et aux ancêtres, tandis que l'« omélé abo », le tambour femelle, est lié à la fertilité et à la création.
Rôle dans la société
Au-delà de leur dimension spirituelle, les tambours guèlèdè jouent un rôle social essentiel. Ils sont au cœur des cérémonies liées aux cycles de la vie (naissances, mariages, décès), mais aussi aux événements marquants de la communauté (récoltes, fêtes). Les danses guèlèdè, accompagnées par les rythmes envoûtants des tambours, permettent aux membres de la communauté de se retrouver, de renforcer leur lien social et de transmettre les valeurs traditionnelles aux générations futures.
Les tambours guèlèdè sont également un vecteur d'expression identitaire. En jouant ces rythmes ancestraux, les communautés affirment leur appartenance à un groupe, renforcent leur sentiment d'appartenance et perpétuent leur patrimoine culturel.
Un patrimoine immatériel à préserver
Le guèlèdè a été inscrit au patrimoine immatériel de l'UNESCO en 2001, reconnaissant ainsi l'importance de cette pratique culturelle pour l'identité béninoise. Cependant, la transmission de ce savoir-faire est aujourd'hui menacée par la modernisation et l'urbanisation. Les jeunes générations sont de moins en moins nombreuses à maîtriser les techniques de fabrication des tambours et les subtilités des rythmes.